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Découvrez la 3ème édition du baromètre IPSOS pour l’AATF – « Les Français et le service public local »

Ipsos pour l’AATF, Octobre 2019

L’AATF, réseau professionnel et laboratoire d’idées des hauts fonctionnaires territoriaux, livre la 3eédition de son baromètre Ipsos « les Français et le service public local ». Ce baromètre présente de façon inédite le regard croisé des Français et des fonctionnaires territoriaux sur la gestion des collectivités locales et les réformes en cours. Les résultats valident des tendances lourdes del’opinion, comportent leur lot de surprises, mais aussi quelques messages clairs à l’attention dugouvernement et des futurs candidats aux élections municipales.
• Les résultats du baromètre marquent la satisfaction des Français vis à vis des services publics locaux, la confiance dans les fonctionnaires territoriaux et le souci de voir mieux soutenus les élus locaux.
Dans un contexte marqué par le mouvement des gilets jaunes, la demande de proximité se traduit par une confirmation des tendances des baromètres précédents. 81% des Français font confiance aux collectivités locales plutôt qu’à l’Etat pour organiser les services publics là où ils habitent. 78% sontsatisfaits en tant qu’usagers des services publics locaux. Les fonctionnaires territoriaux bénéficientd’une bonne image pour 69% des Français.
Nos concitoyens témoignent de leur soutien aux élus locaux dans une période marquée par les incivilités, des tragédies et une crise des vocations. Ainsi, ils sont 77% à être favorables au renforcement de la protection des élus face aux menaces et aux incivilités, 56% à une amélioration de leur rémunération (tout en diminuant le nombre d’élus), 52% à la réduction de leur risque pénal et 47% à une meilleure préparation de leur reconversion professionnelle. Le gouvernement a d’ailleursengagé, à travers le projet de loi Engagement et Proximité, une démarche de confortation du statut del’élu.
• Toutefois, le scepticisme ambiant est manifeste, particulièrement chez les fonctionnaires territoriaux et se cristallise principalement dans la relation à l’Etat.
L’édition précédente du baromètre AATF-IPSOS soulignait les inquiétudes des fonctionnaires territoriaux face aux contraintes financières subies par les collectivités locales mais aussi aux incertitudes pour leur avenir générées par le projet de loi relatif à la fonction publique. Cette tendances’accentue en 2019. Les fonctionnaires territoriaux sont 50% à considérer que la qualité des services publics locaux se détériore. Ils sont 66 % à estimer que les collectivités locales ne pourront pas remplir leurs nouvelles missions ni maintenir le niveau actuel de leurs prestations sans augmenter les tarifs ou augmenter les impôts locaux.

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Quant aux Français, ils sont plus de 56% à avoir une mauvaise opinion des fonctionnaires d’État, chiffre qui contraste fortement avec la bonne image des fonctionnaires territoriaux. Le rejet des services del’Etat peut être expliqué sans doute par un rejet des politiques gouvernementales et les fractures entre le pouvoir central et les territoires.
• Loin des idées reçues, le baromètre jette un éclairage particulièrement singulier sur le rapport des Français à l’impôt.
62% des Français estiment que l’impôt doit rester le principal levier de financement des services publics locaux (plutôt qu’un financement par la facturation). Nos concitoyens semblent rester attachés au principe du consentement à l’impôt, privilégiant le débat sur le type d’impôt payé ou encore sur latransparence de son utilisation
Ainsi, 87% des Français sont favorables à des audits citoyens pour contrôler l’utilisation de l’argentpublic. L’AATF porte de longue date cette mesure, notamment à l’occasion du Grand Débat National.En outre, 58% de nos concitoyens considèrent que les impôts locaux ne sont pas mieux calculés et ne sont pas plus justes que les impôts nationaux.
Du point de vue de l’AATF, tous ces éléments semblent plaider pour une réforme fiscale localed’ampleur, dans laquelle l’impôt local, avec un véritable pouvoir de décision des élus locaux, resterait central et obéirait à des modes de calcul qui prendraient mieux en compte les capacités contributives des Français et les écarts de richesses entre territoires. Les conditions du remplacement de la taxed’habitation, telles que les prévoient à ce stade le gouvernement, paraissent éloignées de cette approche.
• Ce troisième baromètre décrypte la perception des Français et des fonctionnaires s’agissant des reformes gouvernementales en cours et des enjeux d’actualité.
Dans un contexte de crise de l’hôpital comme de la médecine de ville, les Français plébiscitent des mesures radicales en termes d’obligation d’implantation des médecins dans les territoires en situation de carence d’offre de soins (88%). Le Gouvernement a jusqu’à présent écarté cette mesurepour privilégier des dispositifs incitatifs qui peinent à produire leurs effets.
Alors que Frédéric Thiriez s’apprête à remettre son rapport au Président de la République pour une réforme de la haute fonction publique, les Français souhaitent à 82% que les postes à responsabilité dans les ministères et les cabinets ministériels soient réservés à des fonctionnaires qui ont une expérience de terrain. Depuis cinq ans l’AATF milite pour une diversification des profils, via des quotas,au sein de l’appareil d’État.
Tandis que le Gouvernement envisage une nouvelle réforme territoriale, on notera avec intérêt que
86% des Français sont favorables à la possibilité que des collectivités locales puissent adapter à leur contexte local certaines règlementations nationales, ce que l’AATF réclame depuis de nombreusesannées.
A contre-courant des clichés et des idées reçues, le baromètre AATF-IPSOS montre que les fonctionnaires territoriaux sont majoritairement favorables à un régime de retraite unique entre le secteur public et le secteur privé (à 57% – chiffre en progression de 10 points en 3 ans). Un régime universel ne serait en effet pas systématiquement défavorable aux agents publics compte tenu del’intégration des primes dans l’assiette de calcul des pensions et à la condition d’une prise en compterenforcée de la pénibilité des métiers. Cette adhésion ne signifie pas pour autant que les autres volets de la réforme globale des retraites sont approuvés.
• Enfin les Français envoient un message aux candidats aux prochaines élections municipales.
Sans surprise, 58% de nos concitoyens souhaitent que plus de moyens soient consacrés à la transition écologique et énergétique. On retrouve un pourcentage identique s’agissant des moyens dédiés auxpompiers (58%, + 8% par rapport à 2018), qui symbolisent à la fois les enjeux liés à la sécurité maisaussi à la protection de l’environnement.
En appelant à ce que les collectivités locales exercent plus de responsabilités en matière de transports (55%) et de logement (55%), les Français confirment leur aspiration à des résultats concrets, dans leur quotidien, sur deux compétences qui participent à la mobilisation pour le développement durable.
Les politiques de citoyenneté, notamment celles tournées vers la jeunesse, sont aussi mises en avant, sans doute comme une réponse au besoin de davantage de cohésion et à la crainte du déclassement. 52% des Français souhaitent voir renforcées les politiques d’accueil de la petite enfance (+6% en un an), 49% pour la construction et l’entretien des écoles, collèges et lycées.
A l’heure où le film de Nicolas Pariser « Alice et le Maire » attire l’attention de l’opinion sur la vie des collectivités locales, ce sondage témoigne pour la troisième année consécutive de la confiance portée par les Français dans la gestion publique locale et de proximité.

 

Vous trouverez ci-dessous les dernières retombées du baromètre :


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